jurisfiducia-honoraires

Entreprises : améliorez votre cotation Banque de France durant la crise sanitaire

Les entreprises qui réalisent plus de 750 000 euros de chiffre d’affaires reçoivent une cotation de la Banque de France. Pour cette année si particulière face à la crise, les chefs d’entreprise doivent fournir à cette institution un maximum d’informations pour démontrer leur capacité de rebond.

Si la Banque de France s’est interrogée sur la suspension éventuelle de la cotation des entreprises du fait de la crise, celle-ci s’est vite ravisée. « La cotation est trop utile au financement de l’économie et notamment des banques qui utilisent en partie les créances des entreprises pour se faire financer auprès de la Banque centrale européenne », explique Maryse Chabaud, directrice départementale de la Banque de France du Val-de-Marne. En avril, comme elle l’a déjà fait l’été dernier, la Banque de France va donc adresser par e-mail ou par courrier un questionnaire aux chefs d’entreprise avec une vingtaine de questions simples, allant de l’octroi d’un prêt garanti par l’État (PGE) et son remboursement à la diversification de son activité.

Fournir un prévisionnel de trésorerie
Pour éviter que les entreprises ne subissent une trop forte dégradation de leur cotation, la Banque de France a élargi sa base de notation. Au-delà des bilans des entreprises qui lui sont systématiquement adressés par l’administration fiscale, l’institution va privilégier une approche qualitative et non plus seulement quantitative. « Nous voulons éviter toute dégradation automatique basée exclusivement sur les comptes 2020 qui ont été impactés par la crise. L’idée est d’avoir une analyse à travers le cycle et pas uniquement liée à la crise ».

La cotation va prendre en compte trois points de vigilance : « Notre prisme concerne tout d’abord le risque de liquidités. On recommande au chef d’entreprise de fournir toutes les informations sur l’évolution récente de son activité », détaille Maryse Chabaud. Idéalement via un prévisionnel de trésorerie sur 2021 et 2022 et un compte de résultat prévisionnel. Il peut également communiquer « tout élément qui génère de la flexibilité financière, comme la sollicitation de nouveaux financements ou le soutien des actionnaires. »

Modalité de remboursement de PGE
La Banque de France va également analyser les demandes de PGE et de leurs modalités de remboursement. « Nous n’aurons pas le même regard si l’entreprise a déjà remboursé ce crédit de trésorerie ou s’il a demandé un étalement de son remboursement sur plusieurs années », convient Maryse Chabaud.

Autre point d’attention : le traitement des baisses d’activité. « L’idée est d’évaluer et de mesurer la capacité de rebond des entreprises, comment elles se sont repositionnées et les moyens qu’elles ont mis en œuvre pour y parvenir. »

Ces précautions n’empêchent pas les dégradations de la notation et ses conséquences préjudiciables pour l’entreprise. Comme en témoigne Christophe Fargier, président du groupe de brasseries et de restaurants lyonnais Ninkasi : « Alors que l’on pensait avoir accès à des prêts participatifs pour renflouer nos fonds propres, nous apprenons que la Banque de France dégrade notre notation. Ceci a pour conséquence de nous faire sortir du dispositif alors que nous avons des investisseurs prêts à nous suivre ».

Journal des entreprises : Charlotte de Saintignon, le 26 mars 2021

Partagez cet article !